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Ne combattez pas le passé; ne combattez pas l’avenir—Façonnez-le

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Stephen Lewis, expert en politiques en matière de santé, a prononcé un discours puissant et provocateur le vendredi 8 novembre 2013. Il a souligné que l’avenir du système canadien de soins de santé dépend de la capacité de la médecine familiale de répondre à la vaste gamme de besoins non comblés des soins complexes.

Consultant en recherche et en politiques en matière de santé basé à Saskatoon et professeur auxiliaire à l’université Simon Fraser, M. Lewis a transmis un message clair aux médecins de famille : « Ne combattez pas le passé; ne combattez pas l’avenir. Plutôt, façonnez-le. L’aspect le plus prometteur de la médecine familiale à l’heure actuelle est que, de plus en plus, les médecins de famille adoptent une approche holistique. Je crois qu’une tendance vers le généralisme commence à émerger. »

Le moment est venu, selon lui, pour les médecins de famille d’embrasser leurs connaissances uniques et leur expérience afin de continuer leur travail « héroïque », soit de combattre les maladies chroniques, et pour la médecine familiale de se transformer et d’assumer son rôle central dans la prestation de soins de santé pour les années à venir. Afin de développer son potentiel, la médecine familiale devra se transformer dans la salle de classe, dans la collectivité et sur les lieux de travail.

Lewis a également averti les participants qu’il était temps d’examiner à fond les récompenses et les pénalités actuelles dans le système de rémunération des médecins de partout au pays.

Selon lui, la façon dont la rémunération des médecins fonctionne, particulièrement la rémunération à l’acte, a probablement un effet moralement corrosif. « Subtilement, elle encourage les médecins à faire la mauvaise chose et, tout aussi inquiétant, elle les décourage de faire la bonne chose. Bref, elle encourage la prestation de services superflus et la prestation du mauvais type de services. “Je crois qu’elle décourage le travail cognitif requis pour s’occuper des gens qui ont des besoins véritablement complexes.”

Il a également souligné les buts suivants : meilleur travail d’équipe, files d’attente moins longues, division des tâches plus efficace parmi les professionnels de la santé, meilleure utilisation des dossiers médicaux électroniques, investissements accrus en soins primaires, investissements accrus dans les initiatives visant à retenir les patients dans leur communauté plutôt que de les hospitaliser et a encouragé les patients à l’autogestion.

“Nous sommes beaucoup trop fiers de l’assurance maladie en tant qu’étendard canadien, souligne Lewis. Nous sommes devenus très complaisants. Pendant trop longtemps, nous pensions que l’argent suffisait pour régler le problème.”

Les médecins de famille canadiens doivent aussi examiner les questions entourant l’autonomie. Ils doivent s’intégrer aux systèmes de santé locaux afin de s’approprier les problèmes du système plutôt que de rester à l’écart.

“Les propos de Steven Lewis ont été inspirants, déclare Dre Kathy Lawrence, nouvelle présidente du CMFC. À mon avis, il a mis le doigt sur le problème. À plusieurs égards, M. Lewis appuie ce que nous avons déjà découvert. Nous devons travailler afin de les mettre en œuvre.”

Après le discours de M. Lewis, les participants ont eu l’occasion de poser des questions. Son allocution a été bien accueillie.

Par Barbara Kermode-Scott